Dérapage

Alors que le match avait bien commencé, ce dimanche de janvier bascula soudain dans l'absurdité. Jill et moi, avions eu le temps de prendre un doigt de Fine à la fin du repas pris tranquillement devant la cheminée. Tandis que la grosse bûche n'en finissait plus de craquer sous la torture des flammes, nous avons été envahis par une envie soudaine de se faire une tranche d'art dans l'après-midi.

Le seul truc à voir dans un rayon de 30 km, une expo d'Orlan à l'abbaye de Maubuisson. Thermostat réglé sur 25, la voiture nous y déposa en peu de temps. C'était une première pour elle, pour Jill, je veux dire. Évitant d'un commun accord l'ambiance soporifico-familiale du parc, nous nous jetâmes avec avidité sur les propositions de la cyber-artiste, sous les voûtes royales du XIIIème.

C'est dans la dernière salle, petite, reculée et sombre, que tout bascula. Nous étions seuls quand Jill se rapprocha des écrans en poussant des cris de supporters surexcités. Une étrange sarabande s'en suivit pendant laquelle la jeune femme tenta de pénétrer sur le stade. Paralysé dans l'ombre je ne la reconnaissais plus. A force de détermination, elle parvint je ne sais comment, à passer au travers des pixels pour se retrouver au milieu du terrain. Est-ce que cela a un sens ? J'ai cru entendre qu'elle appelait quelque chose qui ressemblait à "Mathieu" ou "Georges" sur un ton hystérique, avait qu'elle ne disparaisse définitivement des écrans.

C'est vraiment dommage, il restait encore plein de magret.

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Comments

[Blog_trotter]

Si maintenant les matchs sont pixellisés pour que les femmes s'y perdent...derrière le Maubuisson, où va t-on ?