forfait

10 mai 2007

Les tailleurs Balanciaga n'avaient pas tous résisté aux divers sorbets
à la framboise.
Conrad rentrait juste de Boston, certains ringards de Gstaadt, plus
vulgaires de Monaco.
A croire qu'on avait affrêté des charters pour rapatrier les perfusés
du CAC 40. C'était le retour d'exil. Le probable retour des années fric
et des têtes allaient rouler.
Crystal Roederer, caviar de chez Petrossian, jeans Hugo Boss voire
même lunettes Ray-Ban se bousculaient sur la pelouse de la banlieue
chic. On pouvait être de droite et refuser la vulgarité. C'était pas
plus brillant que les tonnelets de whisky écossais du Lubéron de la
gauche caviar.
-I'm really over fucking well soupira-t-il.
-I beg your pardon s'invita la flûte, à moitié pleine, à sa droite,
avec cette intensité tonale que seuls les anciens d'Oxford se
permettaient d'afficher encore avec autant d'ostentation.
-Je disais les temps changent sourit-il. Permettez-moi :
Conrad Maréchal.
-Eleanor Grouchy Saint-Onge se désespéra-t-elle.
Evidemment, l'idée de la culbuter derrière l'un des nombreux
penthouses du parc s'imposa rapidement. Mais le brouhaha,
près de la grille, le remit sur les rails.
Le futur président, fraîchement élu, faisait son entrée au bras d'une
grande blonde, moins fraîchement siliconée de la tête aux pieds.
Conrad s'éclipsa et se dirigea vers les toilettes. Il s'isola; déroula
une large ceinture autour de son ventre. L'affaire se présentait
en quatre parties plus un sachet. Il enchâssa les divers éléments.
Noir, l'objet avait un nom, P 38, dans lequel il fourra sept balles.
S'approcher de la cible fut facilitée par la bousculade et les bulles
de champagne. Tout le monde voulait toucher l'homme. Ce qu'il fît
en le retenant par l'épaule et s'approchant de son oreille :
Monsieur le Président, hurla-t-il, de la part de mon frère, Human bomb...